L'association Paysages de France vient d'envoyer un nouveau communiqué de presse concernant des enseignes géantes illégales à Dijon:
"Le maire de Dijon veut polluer l'environnement et le cadre de vie des Dijonnais en autorisant des enseignes géantes qui sont interdites partout ailleurs en France.
Un projet de dérogation au Code de l'environnement, taillé sur mesure pour Ikea et McDonald's, doit être examiné en urgence, dès la semaine prochaine, par la commission départementale des sites...
Cette enseigne Ikea de 15 mètres de haut est aujourd'hui illégale. Plutôt que d'en ordonner le démontage comme il en a le devoir, François Rebsamen envisage de déroger au Code de l'environnement pour qu'elle reste en place !
François Rebsamen, maire de Dijon, envisage de déroger au Code de l'environnement pour permettre à Ikea et McDonald's de maintenir en place des enseignes de grandes dimensions qui sont aujourd'hui illégales.
Si elle était confirmée, cette démarche interviendrait alors même que partout en France, ces enseignes géantes qui défigurent les entrées de villes sont progressivement démontées (tout récemment encore dans les agglomérations de Montpellier et de Metz) et les maires instaurent des règlements locaux pour restreindre et non augmenter les possibilités d'installation de dispositifs publicitaires et d'enseignes.
C'est le cas par exemple à Auxerre ou dans de nombreuses villes de l'agglomération lyonnaise (Villeurbanne, Vénissieux, Vaulx-en-Velin...), communes qui, à l'inverse de Dijon, sont désireuses de protéger le paysage et le cadre de vie de leurs habitants.
Paysages de France avait saisi François Rebsamen, ainsi que le préfet de la Côte-d'Or, pour que soit ordonné le démontage des enseignes illégales installées à Dijon. Ni le maire, ni le préfet n'ont donné suite à la demande de l'association, alors même qu'ils en avaient l'obligation.
Mais en revanche, l'association a été informée que le maire de Dijon souhaite adapter le Code de l'environnement sur mesure pour que des enseignes qui n'auraient jamais dû être installées puissent rester définitivement en place !
Le 8 septembre 2009, Paysages de France a souligné, dans une lettre adressée à François Rebsamen, les très graves conséquences qu'aurait une telle mesure. Lire la lettre adressée au maire de Dijon.
Dijon serait en effet la seule ville de cette taille à aggraver la pollution visuelle due à l'affichage publicitaire et aux enseignes plutôt que de chercher à la limiter ! Ainsi, Dijon pourrait par exemple perdre le label "ville fleurie", label dont l'un des critères d'attribution est précisément la maîtrise de l'affichage publicitaire. De la même manière, la ville de Dijon ne pourrait plus se prévaloir de son "exemplarité" en matière d'écologie urbaine, puisqu'elle deviendrait au contraire le mauvais exemple à ne pas suivre.
Cependant, François Rebsamen n'a pas répondu à la lettre de Paysages de France. L'association vient d'apprendre que le projet du maire de Dijon devrait être examiné en urgence, dès la semaine prochaine, par la commission départementale de la nature, des paysages et des sites.
S'il aboutissait, ce projet serait une très grave atteinte non seulement à l'environnement de Dijon, mais également à la démocratie : alors que les élus de l'opposition ont évoqué lors du conseil municipal du 28 septembre la pollution visuelle due à l'affichage publicitaire, François Rebsamen n'a à aucun moment fait état du projet monstrueux qu'il venait de transmettre au préfet !
Plus que jamais, Paysages de France demande donc :
- à François Rebsamen, de renoncer à son projet de déroger au Code de l'environnement pour permettre le maintien en place des enseignes Ikea et McDonald's, et de mettre au contraire en place un règlement local de publicité protecteur du cadre de vie ;
- à l'ensemble des conseillers municipaux de Dijon, d'intervenir auprès de François Rebsamen pour relayer cette demande ;
- au préfet de la Côte-d'Or, de mettre en demeure Ikea et McDonald's de mettre en conformité leurs enseignes installées en violation du Code de l'environnement."
Paysages de France, association experte sur les aspects légaux dans la lutte contre la pollution visuelle, va saisir le tribunal administratif et demander des dommages-intérêts au préfet, même en cas de régulation, car depuis plus d'un an que l'infraction est mise en évidence, aucune action positive de la mairie n'a eu lieu pour éliminer ces infractions.
De plus, cette association va écrire pour demander le retrait des labels ville fleurie et ville d'art et d'histoire, ainsi qu'à l'UNESCO pour que cela soit pris en compte dans le dossier de demande d'inscription au "patrimoine mondial".
Décidément, la publicité dans la rue n'a pas qu'un impact sur la sur-consommation, mais pourrait aussi avoir de très graves répercutions sur l'image de Dijon.
5 commentaires:
Encore un bel exemple de l'hypocrisie de Rebsamen pour défendre notre environnement et notre cadre de vie...
Un politicard dans toute sa splendeur !
En tout cas si vos démarches ne marchent pas il reste toujours la technique José Bové...
Vite une action! Ça urg!
Et qu'en est-il de l'enseigne géante Carrefour à Quétigny ? Est-elle légale, elle ?
Il y a trois enseignes illégales à Quetigny...
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