vendredi 3 février 2012

Comment faire face à la surpopulation ?

Le dernier Ecolo-Café a eu lieu le 31 janvier à la Cave de l’oncle doc en présence de Didier Barthès , porte parole de l'association Démographie responsable. L’occasion d’aborder le sujet tabou qu’est la surpopulation.
Il existe un facteur de pollution qui est rarement pris en considération lorsqu’on réfléchit à l’avenir de notre planète : celui du nombre d’être humains sur terre, qui augmente de 215 000 personnes par jour. Nous sommes dans une situation inédite, avec aujourd’hui 7 milliards d’humains sur une planète dont les surfaces ne sont pas étirables, et dont les ressources ne sont pas inépuisables non plus. Nous serons probablement 9 milliards en 2050. Les chiffres se suffisent à eux-mêmes pour tirer la sonnette d’alarme. Pourtant, ce facteur est négligé dans le débat par la plupart des partis politiques, écologistes inclus.


« Soyons plus nombreux à être moins »
Augmentation de l’espérance de vie, immigration… Alors que la population s’étend, elle grignote toujours plus d’espace, au détriment de la faune et de la flore y vivant qui peu à peu, disparaît. L’association Démographie responsable met le doigt là où ça fait mal. « Si nous échouons sur le problème démographique, nous échouerons aussi à régler tous les autres problèmes environnementaux », explique Didier Barthès. Au nom de son association, il incite à aller vers une démographie plus douce, afin que « les hommes profitent plus longtemps de la vie sur terre ». D’où l’inscription dans une démarche humaniste : inciter à ne pas détruire le monde pour assurer la durabilité de nos sociétés, « pour que nos enfants aient le droit d’avoir des enfants ».










L’empreinte écologique
L’empreinte écologique est un indicateur de l’impact de nos activités, de notre mode de vie sur le milieu naturel. L’augmentation de la population avec une empreinte écologique forte conduit à des conséquences sociales, économiques et écologiques néfastes. Comme l’explique le député écologiste Yves Cochet (EELV), «on ne peut réfléchir sainement sur la question démographique qu'en prenant comme indicateur principal l'empreinte écologique. C'est-à-dire la multiplication entre le nombre d'habitants d'un territoire et leur impact sur l'environnement. » note Yves Cochet sur le site du monde.fr. En Afrique, le nombre d’enfants par femme est très élevé. Pourtant, il faut savoir qu’un enfant européen a une empreinte dix fois supérieure à un enfant africain. Toujours selon Yves Cochet, « l'empreinte écologique d'un Européen moyen est telle qu'il faudrait trois planètes si toute l'humanité vivait comme nous ».










Quelles solutions ?
L’association démographie responsable propose quelques pistes de limitation de la natalité par la planification familiale. Elle prône en premier lieu la gratuité de la contraception. Se procurer des moyens contraceptifs est loin d’être donné à tout le monde, notamment dans les pays les plus pauvres. Autre clé, l’éducation des femmes. Pour ces deux premiers aspects, ce sont notamment des organismes telle l’UNFPA, l’agence des Nations unies pour la population, qui peuvent agir. Mais dans cette visée, Démographie responsable a des partenariats avec des associations en Afrique afin de sensibiliser les habitants sur la surpopulation. Enfin, il s’agirait de créer des mesures politiques fiscales et sociales qui favorisent davantage les familles les moins nombreuses, à l’inverse du système actuel. Les personnes ayant un ou deux enfants seraient alors plus avantagées que les autres. C’est aussi ce que préconise Yves Cochet : « il n'est pas question d'un programme autoritaire de limitation des naissances, mais d'une neutralité de l'Etat français ou des institutions européennes, c'est-à-dire une réduction des allocations familiales à partir du troisième enfant. ».

Selon Didier Barthès, si nous ne prêtons pas attention à ce phénomène dès maintenant, des mesures bien plus sévères, brutales, voire inhumaines seront prises dans l’avenir (cas de la Chine) . A moins que cela s’autorégule tout seul, par des guerres, des épidémies… La France, qui opère une politique nataliste depuis de nombreuses décennies, est elle prête à s’y pencher? En attendant de pouvoir coloniser mars comme osent le proposer certains, il va pourtant bien falloir faire face à ce problème.

texte: Claire Bourdon, étudiante en Master Euromédias

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Claire, excellent article parfaitement rédigé et dans un style Shakespearien ;-) En ce qui concerne le débat qui a suivi, voici les thèmes évoqués:

population VS ressources (notion de surpopulation),
energies (fin du petrole),
politiques natalistes dans les pays capitalistes et a l'epoque du bloc communiste egalement,
cas particuliers de l'allemagne et du japon en decroissance demographique,
les peuples se sont souvent auto-régulés dans l'histoire (cas de la Grece antique),
l'homme et sa part d'irrationnel,
l'agriculture intensive et l'empreinte écologique,
l'afrique et son désir de niveau de vie européen,
l'extinction systématique du monde animal
et finalement le végétarisme (quel impact sur la planète).
REDUCE NATALITY

Didier a dit…

Une réunion instructive sur un sujet déterminant. Merci à Dijon Ecolo de l'avoir organisée et d'avoir lancé des débats qui, je crois, sont très utiles.

Anonyme a dit…

Quelle affreuse façon de faire de l'écologie ! Tout controler, au nom de quoi ? Chaque être est précieux et a droit à la vie.
Liberté, lilberté des peuples.
Non à la réduction de la natalité.